#1 - De mon histoire à la naissance d'Holy Mom
Dans ce tout premier épisode je vous raconte mon parcours de petite fille à maman, en passant par les tournants qui m'amènent jusqu'à vous. Mon voyage à l'autre bout du monde, la préparation de mon accouchement physiologique, la fabuleuse naissance de mon fils, mon burn-out et mon post-partum difficile sont autant d'expériences qui me poussent jusqu'à vous, (futures) mamans. Je suis déjà sur le chemin pour vous accompagner dans votre matrescence, votre désir d'enfantement et votre post-partum et j'ai hâte de tenir pleinement ce rôle ! En attendant, rejoignez-moi sur Insta si cet épisode vous appelle !
Dans ce tout premier épisode, j'ai envie de vous parler de mon histoire...
De vous livrer l'histoire de ma grossesse, de mon accouchement, celle aussi de mon post-partum et du parcours qui m'amène jusqu'à vous. Alors, je suis née en 1993 et j'ai grandi en étant une petite fille dans une famille de quatre. Je suis l'aînée d'une sœur de 18 mois, plus jeune que moi, d'une sœur avec qui je suis très vite fusionnelle, très proche, très connectée et avec qui c'est toujours le cas aujourd'hui. Elle sera mon premier pilier dans la vie. Et pourtant.
Toutefois, on a grandi dans une famille un peu déliée, un peu brutale, même s'il y a de l'amour. C'est une famille dans laquelle il faut être fort. Il faut réussir, il faut le montrer. Alors moi, j'ai été cette petite fille forte qui réussit et qui me montre que tout va bien et tout va bien parce que je passe les classes les unes après les autres sans soucis, sans trop me poser de questions, sans écouter mes émotions d'enfant, sans qu'elles aient légitimées.
Mais à l'adolescence, ça se complique avec mes parents, comme beaucoup d'adolescents. Mais pour nous, ça crée de la distance, les liens se délient, je le regrette. Mais ils ne se reconsolideront pas. Pas complètement. Encore aujourd'hui, c'est un travail pour panser les blessures de l'adolescence avec ma famille, et ça prendra encore du temps, je crois.
Mais voilà, je suis du coup une petite fille qui a grandi et je sais très vite que j'ai envie d'être psy. Mais ce n'est pas, ce n'est pas 'assez'. On m'en dissuade très tôt et je suis un peu perdue. Je ne sais pas par où aller. Je m'oriente vers la com parce que naïvement, je me dis que dans la com, il va bien y avoir un peu de psycho quand même. Et la première année, j'ai eu un cours de psycho et j'ai adoré. J'ai adoré. Je crois que c'est le cours que j'ai préféré pendant toutes mes études. Et puis par la suite, j'ai plus de psycho. J'ai eu des cours plus terre à terre, plus orientés marketing, profit.
J'ai foncé sans vraiment me retourner.
J'ai enchaîné mes années jusqu'au double master, jusqu'au premier job et jusqu'à la première rupture avec la société en 2017, puisqu'en 2017 j'étouffe dans mon CDI et j'ai envie de tout quitter pour voyager. Donc c'est ce que je fais. Je quitte mon job pour voyager, mais je ne voyage pas seule. Je voyage avec mon chéri de l'époque qui est toujours mon chéri actuel et le papa de mon fils. Et au lycée, on s'est rencontré. Moi, je sortais d'une peine de cœur hyper difficile à surmonter. Du haut de mes 17 ans. Je trouve que c'est dur les peines de cœur. Ça dépend lesquelles. Mais celle-là a été dure et parfois, on a tendance à minimiser les peines de cœur à cet âge-là. Et pourtant...
Lui, il a été mon chéri, ma lumière dans cette période difficile. Et pas seulement parce qu'il m'a donné aussi un cadre de référence, du couple, de la famille que je n'avais pas du tout. J'ai découvert un petit peu avec lui qu'on pouvait être dans l'écoute, dans le partage. On avait le droit de ne pas être d'accord, mais ça ne voulait pas dire des disputes hyper violentes. On pouvait être en désaccord, mais dans un respect mutuel de l'autre. Et voilà, moi, je reste une fonceuse dans l'âme, lui, il se laisse porter par la vie, un peu plus, donc il se laisse porter avec moi jusqu'à l'autre bout du monde. Mais je crois très honnêtement, avec le recul, que je serais partie avec ou sans lui, parce que je savais que ce serait un tournant dans ma vie, ce voyage, et qu'il fallait que je le fasse. Alors, je l'ai fait et ça a été un tournant effectivement dans ma vie, mais pas seulement. Ça a été un tournant incroyable dans notre couple aussi parce que là-bas, non seulement je me suis trouvé moi-même individuellement, mais aussi, on s'est aussi mutuellement trouvés. On s'est trouvé l'un et l'autre ensemble en tant que couple et on a réalisé qu'il existait d'autres réalités ailleurs que ce qu'on nous proposait en France et qu'elle nous correspondait mieux à tous les deux. Comment on a réussi à se rendre compte de ça ? Eh bien, je crois qu'on a réussi parce qu'on a vécu avec rien. On a vécu dans un van aménagé de nos propres mains. On n'avait jamais rien construit avant, mais on n'a jamais été aussi heureux, aussi libres, aussi alignés, aussi pauvres et aussi riches à la fois. Il n'y avait aucune place pour le superflu, il n'y avait que de la place pour la sincérité, l'authenticité, les rencontres et pour vivre tout dans son état le plus pur, que ce soit les difficultés ou l'immense bonheur, tout était très fort. On a des souvenirs merveilleux et on a gardé aussi des rencontres qu'on a faites là-bas, qui sont toujours très précieuses pour nous, qui gardent une place dans nos vies actuelles. Voilà, et comme je le disais il y a quelques instants, en fait, à la fois, on a fait des rencontres incroyables qui nous ont fait avancer et à la fois en tant que couple.
On s'est rencontré une deuxième fois, sept ans après notre première rencontre.
Ça a été aussi un tournant assez fort. Et malgré cette expérience qui a été quand même assez incroyable et inattendue, on n'attendait rien de ce voyage. Donc tout a été surprise. Malgré tout, on avait toujours peur, peur de rentrer, de n'être plus rien dans la société qu'on devait réintégrer. Peur aussi de ne pas pouvoir concrétiser le projet de fonder une famille. Si on ne cochait pas toutes les cases du crédit de la Maison de la sécurité financière professionnelle. Ainsi, quand on est rentré un an après avoir voyagé en Australie, Nouvelle-Zélande, Thaïlande, mon chéri a repris ses études dans l'informatique et moi, j'ai cherché un job en marketing et je l'ai trouvé assez rapidement. Mais mon Dieu, ce que c'était dur le retour, mais tellement dur. Ce n'était vraiment pas simple d'être autant en décalage, d'avoir connu un autre système en fait. Que celui qu'on réintégrait et de savoir que celui qu'on a réintégré ne nous convenait plus complètement.
On est passé par beaucoup de phases. On a hésité à se lancer à nos comptes. Moi, personnellement d'ailleurs, à me lancer à mon compte, mais j'avais peur. Je n'étais pas prête. Alors, on est rentré dans le moule quelques années, Le temps d'être prêts à devenir parents et à trouver une maison pour accueillir notre famille.
Donc ça, ce sont réellement les grands tournants de mes années de jeunes adultes et d'enfants avant de concrétiser le projet de fonder une famille et d'avoir un bébé. Et en fait en 2020 on est confiné, Toute la France est confinée à cause de la covid et moi, je me sens de plus en plus vide à l'intérieur.
Je sens qu'il manque quelque chose à ma vie.
Je sais que je ne peux pas rester dans ce job très longtemps parce que ça vibre plus autant. Mais je sais que j'ai quelque chose à accomplir avant et que c'est avoir un bébé, devenir mère. Ça bouillonne vraiment de plus en plus. On en parle beaucoup avec Dim. Lui se sent prêt aussi, mais sans pression. Moi, ça va commencer à réellement être très intense, comme désir d'avoir un enfant. Je vais avoir envie qu'on le concrétise le plus rapidement possible.
Cela faisait déjà quelque temps que je ne prenais plus de contraceptif parce que je voulais tous préparer mon corps à ne plus être sous hormones. Mais j'avais des cycles très, très irréguliers, voire pas de cycles du tout pendant plusieurs mois d'affilée. Ça a rajouté à mon angoisse de ne pas réussir à avoir de bébé. C'est très compliqué pour moi à gérer parce que j'avais cette peur depuis vraiment longtemps qui, je pense, était une peur transgénérationnelle de ne pas réussir à avoir un bébé. C'est une peur transgénérationnelle parce que ma mère avait la même. C'est pour ça que je dis ça. Mais je crois que c'est aussi une peur dans la société qui est hyper présente parce que j'ai discuté avec beaucoup d'entre vous qui ressentaient la même chose. Le fait de ne pas avoir de cycles, ça a cristallisé cette angoisse. Et j'ai fait un travail énergétique avec une magnétiseuse qui m'a bien aidé dans le fait de retrouver mes cycles puisqu'ils sont revenus et ils sont revenus le mois d'après et de façon régulière. Cela m'a beaucoup soulagée.
À partir du milieu du mois de mars, en 2020, on a décidé de commencer à essayer d'avoir un enfant. Et là, tout de suite, c'est devenu quand même compliqué pour moi. Je n'ai pas vécu cette période comme j'aurais aimé la vivre aujourd'hui. Avec le recul, j'ai été vraiment dans le contrôle. Donc, je vérifiais mon ovulation tous les mois avec des tests d'ovulation, ce qui est pas mal quand c'est dans un contexte sain. Mais là, c'était devenu un peu mécanique ! Je n'avais pas beaucoup conscientisé et travaillé sur mon mental, sur mon émotionnel, de ce que c'était en fait que de cette phase précoce optionnelle pour avoir un bébé. Alors forcément, ça ne fonctionnait pas trop parce que je pense que j'ai été beaucoup trop dans le mental, pas assez dans l'émotionnel, pas assez dans la préparation avec mon conjoint. Du coup, lui n'a pas très bien vécu cette période. Moi, j'avais beaucoup de chance d'avoir un gynécologue qui m'a comprise et qui a accepté qu'on fasse des tests de fertilité à partir du sixième mois parce que j'étais beaucoup trop angoissée, qu'on n'y arrive pas et qu'on perde du temps. Et la grande impatiente que je suis ne supportait pas qu'on puisse perdre six mois supplémentaires, juste parce que c'était le protocole. Mon chéri m'a suivi dans le processus. Pas franchement ravi, mais bon, il l'a fait. C'est moi qui aie commencé à faire les examens. Et quand ce fut son tour, et bien, on a découvert que j'étais enceinte, sept mois après avoir commencé. Donc c'était beau.
C'était vraiment merveilleux de découvrir ma grossesse.
C'était juste incroyable, vraiment. On a, on a passé 3 mois à garder le secret presque total parce que j'ai quand même annoncé la nouvelle à ma sœur. C'était important pour moi qu'elle le sache et de l'avoir à mes côtés dans ses 3 premiers mois. Pour le reste de la famille, c'était plutôt facile parce qu'on était encore confiné en fait en octobre 2020. Donc voilà, c'était plutôt simple de le cacher et ça nous faisait un beau cadeau de Noël pour la famille. Alors on a plutôt bien vécu et comme on n'avait pas vécu cette phase de préconception en fait, les 3 premiers mois, ça nous a permis de réellement réaliser qu'on était en train de fonder une famille. Ce bébé, il s'est installé doucement. C'était quand même super chouette. Mis à part que j'ai vécu une grossesse difficile de par l'hyperémèse gravidique qui m'a frappé dès le départ, où j'ai énormément vomi jusqu'au septième mois à peu près. Ça, c'était assez dur tout de même parce qu'on est hyper seule. Nos seules alternatives, ce sont des médicaments qui sont potentiellement dangereux pour le bébé.
Moi, je continuais à travailler bon an mal an. Mais bon, j'avais la chance d'être en télétravail puisqu'on a été confiné et donc c'était plus facile à dissimuler aussi. Peut-être que si j'avais travaillé en présentiel à ce moment-là, j'aurais été arrêté et ça aurait peut-être pas été plus mal. Parce que là, je suis allé au bout de mes forces, en fait vraiment au bout de mes forces et mon corps a commencé à me faire des alertes assez vite, aux alentours du sixième mois. On a vécu quelque chose d'assez difficile quand même. Je crois qu'on est beaucoup à appréhender cette échographie du deuxième trimestre parce que c'est l'échographie précise sur le développement du bébé et potentiellement celle où on peut nous annoncer de mauvaises nouvelles. Et nous, très rapidement, l'échographe nous fait part d'un doute sur une malformation cardiaque qui engendrerait des conséquences compliquées à la naissance. Une opération potentielle ? On n'en sait pas plus. On sait que c'est risqué, potentiellement grave, qu'il y a un doute sur quelque chose et qu'il va falloir creuser, faire des examens complémentaires avec notamment un professionnel en cardiologie pédiatrique.
Et là, mon monde s'effondre
Là, vraiment, le sol se dérobe sous mes pieds et je me sens seule pour la première fois de ma vie. Je perds tout contrôle sur ce qui m'arrive. Ça ne m'était jamais arrivé avant. Là, je n'avais aucun contrôle sur ce qui était en train de se passer. Donc, ça a été d'une violence très difficile. D'autant qu'on fait une deuxième vérification avec un deuxième médecin qui nous confirme ne pas trouver le cœur normalement développé. Ils s'accordent avec le premier diagnostic et on doit patienter deux semaines avant de voir le spécialiste qui est en congé et qui est le seul spécialiste sur Marseille à ce moment-là. De ce fait très, très, très dur. Je ne savais plus à quoi me raccrocher. Je n'avais envie de parler à personne de ce qui nous arrivait, parce que c'était réalisé aussi ce qui était en train de se passer. C'était vraiment particulier, comme période. On est vachement abandonné parce que, à la fois, moi, j'étais contente qu'on me dise tout, toutes les conséquences potentielles, à savoir un accouchement maternité de niveau trois, ce qui n'était pas du tout mon projet, potentiellement une opération à la naissance, une surveillance accrue sur la fin de grossesse, et cetera On sait et je crois que c'est mieux parce que sinon on va voir sur internet.
Mais par contre, ce qu'on n'a pas, c'est le soutien émotionnel à ce moment-là. On est hyper seul. La famille est autant touchée que nous, donc ils ne savent pas réellement comment réagir, comment nous soutenir. Alors, je me suis tourné vers l'invisible, l'impalpable En fait, j'ai remis à l'univers ce qui nous est arrivé et j'ai demandé à l'univers de nous renvoyer du positif. J'ai prié en fait pour que mon bébé aille bien. Mais quand on a, on a vu ce spécialiste. Deux semaines après. Tout allait bien... Même le spécialiste était un peu surpris de la comparaison entre les 2 échographies. Certainement un retard de développement. Mais voilà, ça a été un électrochoc quand même, à six mois de grossesse. Derrière, j'ai commencé à avoir des contractions qui étaient tout de même particulièrement efficaces. Malheureusement. Alors, j'ai été arrêté. Là, j'ai commencé à vraiment me reposer pour l'arrivée de mon bébé.
Évidemment, comme tous les couples, on avait prévu un déménagement au milieu. Donc le repos n'a pas été totalement complet. Mais ça allait mieux. Je n'avais plus le travail à gérer. Je savais que mon bébé allait bien. De ce fait, c'était OK et je me suis fait accompagner par une sage-femme qui faisait de l'acupuncture sur la fin pour m'aider sur les vomissements. Et ça a plutôt bien fonctionné. J'étais très heureuse parce que j'ai été un peu à bout quand même avec les vomissements. Ma fin de grossesse était plutôt douce. En fait, elle était chouette. Le dernier trimestre, c'était cool. J'avais hâte d'avoir mon bébé. Je me sentais prête. On était dans la nouvelle maison, tout allait bien. Tout allait bien sur la fin de la grossesse et ça faisait du bien après les six premiers mois difficiles.
Je me suis sentie mère de mon enfant très, très tôt.
Très tôt dans ma grossesse, j'ai senti que j'étais déjà mère et j'ai senti que ça allait être fondamental pour moi d'avoir un accouchement respecté, d'avoir un accouchement sur lequel j'avais une responsabilité, sur lequel je pouvais faire des projets, des choix et pas juste me laisser porter. Donc, je me suis beaucoup renseignée. J'ai commencé à m'intéresser au monde des naissances à ce moment-là, et notamment à Michel Odent, qui est un gynécologue obstétricien qui a fait évoluer le monde des naissances et la recherche sur la physiologie de la naissance. Et j'ai commencé à être passionnée et à me dire que j'avais tout en moi pour réussir un accouchement physiologique et que j'avais vraiment envie d'y arriver. Alors, j'ai changé de maternité en cours de grossesse, j'ai choisi une maternité de niveau 1 dans laquelle il était possible d'accoucher dans l'eau parce que là encore, je sentais que c'était ce qu'il me fallait. Donc, ça a été un choix difficile sur le coup parce que je suis passée de niveau 2 à niveau 1 et je me suis dit 'est-ce que quelque part, tu ne prends pas un risque quand même à passer à une maternité de niveau un ?'
Puis j'ai été très rassurée par les travaux, particulièrement de Michel Odent, qui explique que respecter la physiologie de la naissance, c'est ce qui permet de prendre le moindre risque. Donc j'ai suivi mon instinct de maman déjà à ce moment-là et j'ai fait une préparation en piscine pour le coup, avec un cabinet de sage-femme. Et j'avais également des cours de préparation classiques. Et dans ce parcours-là de préparation, je me suis sentie très, très seule. J'étais la seule en fait à avoir ce projet dans mon groupe. On n'en parlait pas trop en fait. Du coup, on me disait que je devais me préparer à toute éventualité, ce qui n'est pas faux. Mais avant de se préparer à toute éventualité, j'aurais bien aimé pouvoir me préparer à mon projet avec elle. Bon, ça n'a pas été possible jusqu'au moment où la sage-femme m'a dit 'Oh, il faut arrêter avec ce type de challenge. Le plus important, c'est de ressortir vivante avec son bébé'. Et là, j'ai pris une claque parce que je me suis dit 'Ah, c'est possible du coup, de mourir avec mon bébé". Bon, je ne m'y attendais pas du tout, mais bizarrement, ça n'a pas plus impacté ma détermination à avoir un accouchement naturel qui m'a beaucoup gêné, en fait, dans ce que m'a dit la sage-femme à ce moment-là, c'est qu'elle a mis en parallèle mon projet d'accouchement naturel avec une mort fœtale ou une mort maternelle. Ce qui n'a absolument rien à voir. Et c'est à ce moment-là que je me suis rendu compte que le corps médical faisait ce qu'il pouvait en fait avec les moyens qu'il avait et qu'il n'était pas formé à accompagner les mères dans le processus physiologique de la naissance. Qu'il n'avait ni les informations, ni la connaissance pour le faire. Et là, j'ai commencé à cogiter. J'ai continué à me préparer du coup seule de mon côté, avec un maximum de savoir sur la physiologie de la naissance, parce que je crois que c'est la clé quand même pour comprendre son corps et essayer de mener à bout un accouchement physiologique. En ayant tout de même en tête tous les scénarios possibles et en y restant souple et ouverte.
Et puis, mon fils a commencé à montrer des signes d'impatience.
À la fin de mon huitième mois, j'ai commencé à avoir des contractions assez douloureuses, assez intenses, rapprochées, puis une semaine avant, en fait, la date de sa naissance. Donc, on a fait un aller-retour express à la maternité qui nous a indiqué qu'effectivement, il y avait des contractions, mais qu'elles n'étaient pas assez fortes pour que ce soit du travail, que ça pouvait se déclencher dans les heures qui suivent ou dans une semaine ou dans trois semaines. Je sentais que ça n'allait pas durer trois semaines, mais ça a quand même duré une semaine et c'était assez long pour le coup. Même si aujourd'hui, je remercie la nature d'avoir d'avoir bien fonctionné pendant une semaine. C'était dur et j'avais hâte que ça arrive.
Et puis le lundi, après une semaine, je me suis réveillée. Je savais que c'était ce jour-là que mon fils allait être. Je le sentais. Mais je me suis réveillé, je n'avais plus de contractions, donc j'ai été un petit peu désemparée. Tout s'était arrêté, alors je me suis dit que finalement, ce ne serait peut-être pas pour aujourd'hui. Je me suis activée quand même pas mal dans la maison. J'ai même eu un rendez-vous ostéo. Je la préviens que j'ai pas mal de contractions ces derniers temps, et que je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais elle m'a dit de venir pour réajuster mon bassin correctement s'il y a besoin. Je fais ma séance et à 17h je sens que les contractions reviennent, mais d'une intensité un peu particulière, elles sont différentes en tout cas. Et là, sur une énorme contraction, allongée sur le canapé en train de boire mon thé, je perds les eaux, mais je perds littéralement les eaux, c'est-à-dire que je ne fissure pas, je perds les eaux.
Il est 17 h 20, je crois, et mon conjoint est au travail, il travaille quand même sur Marseille. Nous, on est à l'extérieur. C'est l'heure de pointe. Donc il y a beaucoup de circulation et je sens que ça va aller vite. Je sens que ça va aller vite, mais je ne panique pas. Je préviens mon conjoint, mais j'ai du mal à le joindre parce que ça ne passe pas sur la route. Je préviens ma sœur, je lui dis que je me mets dans ma bulle et je commence un petit peu à refaire les exercices de visualisation que j'avais fait avec une sage-femme qui m'avait accompagnée sur de la sophrologie. L'autohypnose, quelques semaines avant, ça marche plutôt bien. Franchement, je me mets dans ma bulle et je sens que le travail est de plus en plus efficace. Au début, j'essaie de ranger un petit peu la maison, mais je me rends vite compte que ce n'est pas la priorité. Donc, je reste concentrée sur mon bébé et sur le fait d'être en train de lui donner naissance, tout simplement. Et quand on arrive à la maternité, il est déjà 19 h 20 je crois.
De ce fait ça fait 2 h que j'ai perdu les eaux et pour le coup, ça se sent. En 2 h, le travail a quand même pas mal avancé. Le plus difficile pour moi de tout mon accouchement, ça a été le premier monito en arrivant à la mater parce qu'il fallait que je sois immobile, allongée. Et c'était tout sauf la position que j'avais envie de prendre. J'ai tout de même fait ce monito qui a montré que les contractions étaient pour le coup hyper efficaces. J'ai essayé de suivre les conseils de la sage-femme qui était de marcher, de faire du ballon, ce que j'avais prévu aussi. Mais c'était impossible. Les contractions étaient très fortes, je les avais dans les reins. J'ai été immobilisée par ces contractions.
J'ai demandé à rentrer dans le bain tout de suite.
Malgré leurs réticences au début, ils avaient peur que je me lasse étant donné que c'était un premier bébé et que c'était censé être long. La sage-femme m'avait dit ' « Je pense vraiment que ce n'est pas moi qui serai là pour votre accouchement. Ce sera certainement l'équipe de demain matin'. Alors moi, j'ai bien ri quand elle m'a dit ça parce que j'ai senti que ce serait avec elle. Mais bon, sur le coup, je ne l'ai pas dit et on y est allé. J'ai dit à mon chéri de demander à remplir la baignoire parce que je ne pouvais rien faire d'autre que de prendre un bain. Donc j'ai passé 2 h dans la baignoire, 2 h, 2 h et demie. Et là, ça s'est accéléré encore plus avec l'eau chaude qui a détendu les tissus. J'avais plus de facilité à gérer dans la baignoire, alors j'étais détendue, prête en tout cas à accueillir ce qui est en train de se passer. C'était vraiment chouette.
Et puis j'ai connu ce qu'on appelle la phase de désespérance ou le sommeil. J'avais la chance d'avoir mon chéri à côté à qui j'avais interdit de prononcer le mot péridural. J'avais aussi demandé dans mon projet de naissance que le sujet ne soit pas abordé, sauf si je l'abordais, moi. J'ai demandé à mon chéri d'appeler la sage-femme parce que je savais que j'avais besoin de savoir où j'en étais pour tenir le coup. En fait, j'étais tellement, j'avais l'impression que je n'y arriverais jamais. Et elle est arrivée. Elle a été absolument très douce. Elle m'a proposé du coup de vérifier l'ouverture du col et elle m'a dit que j'étais à sept. Et là, le soulagement, En fait, je me suis dit, c'est bon, le plus gros, j'ai repris des forces. À ce moment-là, j'avais des petits, des petits tips pour me redonner de la force que je vous donnerai dans les prochains épisodes. Mais ça m'a vraiment aidée et j'ai réussi à aller en marchant, de la baignoire de travail jusqu'à la baignoire d'accouchement et en arrivant dans la baignoire d'accouchement.
J'ai senti que ça poussait, en fait que mon bébé était en train d'arriver.
Et là, c'est allé très vite. Encore une fois, j'ai connu 20 minutes à peu près de poussée. On est dans le noir, comme pour la baignoire de pré-travail. C'était très sombre donc c'était agréable. Je vous dirai pourquoi c'est très important d'ailleurs. Et mon bébé est né. Il est né dans l'eau. Voilà.
Alors mon seul regret aujourd'hui, c'est que ce n'est pas moi qui l'ai attrapé, c'est la sage-femme. Mais en fait, j'étais tellement dans la stratosphère que je n'ai même pas eu le réflexe d'attraper mon bébé. Et ça, on n'en parle pas beaucoup non plus. Mais en fait, il y a vraiment une phase pour les femmes qui enfantent, que ce soit sous péri ou pas. C'est le retour, le retour à la réalité après ce qu'on vient de vivre. Ce n'est pas grave en fait, si tout de suite, on n'attrape pas son bébé. Si on n'arrive pas à le regarder immédiatement, ce n'est pas grave. On n'en parle pas, mais vraiment, je tiens à faire passer le message que ça ne détermine pas la mère qu'on est.
En fait, c'est normal de redescendre et de revenir à la réalité avant de pouvoir accueillir notre bébé, lui aussi en train d'atterrir en plus. Donc il faut lui laisser le temps à lui aussi. Et en fait, j'ai vécu derrière trois jours de puissance absolue. Même si l'allaitement n'a pas été très facile parce que mon fils avait un frein de langue qu'on n'a pas détecté tout de suite, je me sentais une warrior d'avoir réussi à donner la vie naturellement et vraiment, ça m'a donné une force inestimable d'avoir été respectée dans mon projet, d'avoir une équipe médicale qui était présente sans trop l'être et d'avoir un environnement de naissance favorable. Toute ça a bien sûr impacté la suite.
D'ailleurs, j'ai eu un post-partum direct vraiment très doux le premier mois. J'ai été propulsée par cette naissance en fait, qui a été forte, douce, respectée. Le premier mois, il a été génial. J'avoue que l'été, ça favorise quand même le moral. En tout cas pour moi et ensuite, ça s'est corsé parce qu'Eden avait des allergies qu'on n'a pas détectées tout de suite. Et à nouveau, je me suis sentie très, très seule pendant un an sur cette problématique, dans ce combat. Ça a duré jusqu'à ses huit - neuf mois à peu près, donc, ça a été très dur à traverser, en plus des émotions du post-partum. Et j'aurais aimé avoir plus de soutien. Mais on est dans une société, je trouve, où les mères sont extrêmement seules. Et entre ce qui s'est passé pendant ma préparation à l'accouchement où j'ai été vraiment seule et mon post-partum, je me suis sentie hyper seule dans les difficultés que j'ai rencontrées avec mon bébé.
J'ai eu un électrochoc.
En fait, j'ai vraiment eu un électrochoc où je me suis dit que j'avais envie d'être aux côtés des mères et des familles dans ces moments-là, pour les soutenir, pour les accompagner, pour les écouter, pour être là tout simplement. Après un burn-out au travail qui a été assez difficile l'été 2022, j'ai réalisé où était ma place et qu'elle était auprès des familles, des mères et des bébés. Et donc, j'ai commencé à me former avec Karine de Quantik Mama et j'ai découvert le monde de la naissance physiologique en détail et à quel point, en tant que femme, nous étions puissantes, à quel point nous avions tout en nous, en fait pour mettre au monde nos bébés. Cette formation a été un premier pas vers ma nouvelle vie.
Ensuite, j'ai découvert l'école là des lunes, dans laquelle je suis inscrite pour cette année qui complète vraiment très bien ma première formation et qui me permet du coup d'accompagner les mères et les familles dans tout ce passage de la maternité. Je le sens vraiment profondément en moi. Mon rôle est là auprès de vous et j'ai tellement hâte de vous accompagner, de tenir votre espace et de vous permettre de vous déposer, de vous aimer, de croire en vous, en votre puissance, de vous aider à vous réapproprier cette période de votre vie qu'est la naissance de votre enfant.
Aujourd'hui, tout ça prend forme sous le nom d'Holy Mom qui est à la fois un compte Instagram et un podcast à partir d'aujourd'hui. Et je suis très heureuse d'échanger avec vous, de partager sur ces sujets de la maternité. J'ai vraiment hâte de prendre ma place, de l'ancrer auprès de vous et je vous tiens au courant très vite pour la suite.
Je vous retrouve notamment pour les prochains épisodes de podcasts qui seront beaucoup plus pédagogiques sur votre puissance de femme pour aborder ce passage de la naissance et du post-partum.
Je vous souhaite une très belle journée ou très douce soirée selon, vous en êtes et je vous dis à très vite.
Photo : Lola Pianetti https://lolapianettiphotographe.com/